Zurich, 09 décembre 2024 - Il y a tout juste un an et demi, la population a accepté la loi climat (LCC). Elle comprend 200 millions de francs par an pour le remplacement des chauffages nuisibles au climat. Alors que la Confédération prévoit 54 millions de moins dès la première année, le Conseil des Etats a voulu une nouvelle coupe de 20 millions. L'indignation est grande : en trois jours, l'association suisse pour la protection du climat a récolté plus de 22'000 signatures contre ces coupes.
Le débat budgétaire au Parlement fédéral prend des allures grotesques. La loi climat le stipule noir sur blanc : 200 millions par an pour le remplacement des chauffages à combustibles fossiles. Or, le Conseil fédéral n'a budgété que 146 millions pour l'année 2025. Bien qu'il manque déjà 54 millions, le Conseil national a approuvé cette mesure la semaine dernière sans faire de proposition. Le Conseil des Etats a cependant entendu le tollé général et a au moins décidé de ne pas supprimer 20 millions supplémentaires du budget de la loi climat.
Des signaux clairs de la part de l'électorat
"Avec le non à l'extension des autoroutes, le oui à la loi sur l'électricité et le oui à la loi climat, l'électorat suisse s'est clairement prononcé en faveur de la protection du climat à trois reprises en l'espace d'un an et demi. La décision populaire concernant ces 200 millions n'a pas encore deux ans. Ces coupes budgétaires sont tout simplement un mépris de la volonté populaire", déclare Michèle Andermatt, co-responsable de campagne pour la loi climat.
Le signe le plus récent de la part de la population est d'autant plus clair. En seulement trois jours, plus de 22'000 personnes ont signé une lettre ouverte de l'association suisse pour la protection du climat au Conseil des Etats, lui demandant de rejeter la proposition de réduction supplémentaire. "Les 200 millions budgétés ne pourraient pas être plus clairement inscrits dans la loi, et pourtant le Parlement fédéral réduit ce montant sans hésiter. L'incompréhension de la société civile est énorme", a déclaré Andermatt.
Un coup porté au climat et au commerce
Chaque ancien système de chauffage remplacé par un autre à combustibles fossiles est un système de trop. Ces installations fonctionnent entre vingt et vingt-cinq ans. Pour atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050, il est impératif que les nouveaux chauffages installés ne soient pas basés sur des combustibles fossiles. Nous ne pouvons plus nous permettre cette dépendance. Les subventions destinées aux installations respectueuses du climat sont déjà très limitées, sans réduction et sont nécessaires de toute urgence.
Le secteur économique bénéficie d’une sécurité de planification et de carnets de commandes remplis à long terme. L’adoption de la LCI a envoyé un signal clair au secteur : la volonté politique est présente, le secteur du chauffage doit renforcer massivement ses capacités. Une réduction budgétaire entraînerait des incertitudes. L'Association suisse pour la protection du climat attend que les décisions populaires soient respectées et que le Parlement corrige cette décision.
Pour toute information, veuillez contacter:
- Michèle Andermatt (DE/FR), Responsable politique de l’Association suisse pour la protection du climat, 079 671 28 54, michele.andermatt@klimaschutz-schweiz.ch
- Oliver Daepp (DE/FR), Secrétaire général de l’Association suisse pour la protection du climat, 079 747 17 28, oliver.daepp@klimaschutz-schweiz.ch